Dans dix ans

Un atelier d’exploration outillé par le design

Projet réalisé en 2020

Dans le cadre de ma rechercher-projet présentée dans mon mémoire, j’ai réalisé un atelier d’exploration outillé par le design.

Ses objectifs

Cet outil prend place dans une classe d’élèves du Module d’Orientation et d’Apprentissage du Français (le MOAF) du lycée Le Corbusier, où ces personnes consacrent une année scolaire à l’apprentissage du français. Cet atelier présente différents objectifs destinés à faire avancer ma recherche. Il sert à prendre contact avec des personnes issues de l’immigration et à apprendre à mieux connaître chaque participant de l’atelier en les faisant parler de leur situation actuelle et de ce qu’ils aimeraient devenir. Il semble plus facile d’élaborer un projet avec des personnes capables de se projeter, aussi cet atelier d’exploration permet à ces personnes de s’imaginer dans le futur et d’analyser ces projections. De plus l’atelier permet d’étudier leur volonté à s’investir dans une activité, alors qu’ils n’ont pas choisi d’y participer.

Les activités 

Les activités de l’atelier d’exploration sont décomposées en deux temps distincts : une activité de présentation mutuelle et une activité de projection personnelle. L’activité de présentation permet à chaque personne (designers et participants) de mieux se connaître, à stimuler les interactions et à créer une dynamique de groupe pour la 2e partie de l’atelier. Selon un protocole de présentation, chaque participant énonce le prénom, l’âge, la ville de naissance, la ville de résidence et les passe-temps d’un autre participant. Pour l’activité de projection, les participants imaginent leur apparence, les gens avec qui ils vivent, leur travail, leur lieu de vie et leurs hobbies dans 10 ans.

La posture du designer

Au cours de cet atelier, le designer est le responsable de l’organisation : il pense l’atelier, le met en place et établit des consignes données aux participants. Ces derniers n’ont pas participé à la construction et aux modalités du déroulement. Seul l’avis de Maryse, la responsable du MOAF, a été sollicité. En revanche, l’équipe de designers a pris soin d’éviter que ne se mette en place une relation de hiérarchie entre eux et les participants. C’est pourquoi l’agence de Tasse Loquace, composée de Salsabîl, Clémence et moi, a participé à l’activité de présentation mutuelle et a réalisé des exemples pour l’activité de projection. Chaque acteur était écouté et aidé au cours des différentes activités. Durant l’étape de projection, les participants bénéficiaient d’une certaine capacité d’action puisqu’ils pouvaient choisir leur façon de répondre aux questions du protocole, entre dessin, collage et écriture.

Déroulement de la séance

Avant cet atelier d’exploration, une phase d’immersion est mise en place, durant un mois, pendant cinq heures d’études du MOAF. Cette étape permet de connaître le public abordé, soit la classe avec le meilleur niveau de français. Cette immersion a également permis une acculturation, en nous faisant connaître le fonctionnement de ce public ancré dans un milieu scolaire. Elle permet aussi aux participants de mieux appréhender notre posture de designers, qui diffère de celle des autres intervenants qu’ils rencontrent dans leur formation. Ces premiers échanges restent univoques et peu interactifs : ces personnes répondent aux questions sans amorcer un dialogue. 

L’atelier d’exploration dure quatre heures et est divisé en deux séances de deux heures. Il se déroule en quatre parties : une présentation de chaque acteur du projet, une présentation de l’atelier, sa réalisation puis la restitution des productions des participants.

Photographies de l’atelier

Photographies de l’atelier

Le matériel

Une pochette en tissu a été conçue pour l’étape de présentation des participants. Elle était destinée à contenir les prénoms de chacun. Pour l’étape de projection, un certain nombre d’outils étaient à la disposition des usagers de l’activité, destinés à les aider à s’exprimer graphiquement pour réaliser leur portrait en répondant aux questions du protocole. Il y avait des tampons avec des pictogrammes représentant des activités, des pochoirs de parties du monde, des normographes avec des éléments de paysage et des éléments météorologiques, des formes de papiers organiques et géométriques, des silhouettes d’humains, des bulles de bandes dessinées, des ciseaux, de la colle et des stylos. Avec ces outils, ils sont intervenus sur une feuille A3 présentant une silhouette non genrée et une ligne d’horizon. Ils pouvaient s’appuyer sur les exemples de projection des membres de Tasse loquace.

Le matériel de l’atelier

La documentation de l’immersion et de l’atelier

La phase d’immersion a été documentée par des prises de notes. L’atelier d’exploration a été documenté par des photographies de participants en action et de leurs réalisations, ainsi que par des enregistrements des présentations mutuelles et des explications individuelles de la projection de chacun. La récolte de ces différentes informations constitue un ensemble de données à analyser, puis à investir dans la rédaction du mémoire.

Les photographies des participants

Les réalisations des participants